Le mobilier urbain, un outil central d’aménagement des villes by lemoniteur.fr

L’Unifa vient de publier les résultats d’une enquête sur les nouveaux enjeux du mobilier urbain. Entre critères environnementaux, sociétaux et facteur de différenciation, retour sur les tendances d’un secteur qui semble se hisser au rang d’outil d’aménagement stratégique pour les villes.

L’Union nationale des industries française de l’ameublement (Unifa), syndicat professionnel de l’ameublement, a publié le 18 septembre 2012 les résultats d’une enquête sur «les nouveaux enjeux pour le mobilier urbain et l’aménagement des villes» (1). Son objectif était de «cerner les enjeux et tendances du mobilier urbain, de recueillir les besoins et attentes des collectivités locales et d’identifier les axes de développement envisagés».  Menée auprès de 56 collectivités françaises de taille et de situations variées, elle révèle notamment:

- l’adaptation nécessaire du mobilier urbain aux mobilités douces (avec une demande croissante de mobilier à destination des piétons et cyclistes - parkings vélos, signalétique adaptée) et alternatives (signalétique pour le covoiturage, bornes de recharge électriques);

- son adaptation aux enjeux de durabilité (choix des matériaux, réutilisation de mobilier en fin de vie), d’économies d’énergie et aux nouvelles normes d’accessibilité PMR (potelets facilitant les cheminements, bancs surélevés);

- l’enjeu de maîtrise du coût global équipements, avec la recherche d’un équilibre entre coût, robustesse et frais de maintenance;

- l’enjeu de mixité sociale et générationnelle, en particulier pour les pôles urbains développés.

Parmi les «tendances urbanistiques» générales repérées, figure la volonté des collectivités d’associer les habitants en amont dans le choix du mobilier et de prêter plus d’attention aux usages. Les pistes envisagées en matière de types de mobilier: des stations de transports ou abris «transversaux», des îlots combinés (bancs, poubelles, cendriers en un même module), des bancs inclinables...

Enfin, le rôle du mobilier urbain comme vecteur d’attractivité et «marqueur de territoire» a été souligné, avec des déclinaisons variables selon les communes. Si certaines privilégient un nombre réduit de gammes, pour une lecture homogène de l’espace public (par exemple mobilier à base de céramique à Limoges, de fonte à Troyes, en lien avec l’histoire locale), d’autres développent des stratégies de différenciation par quartier ou font appel à des designers pour des créations originales, circonscrites dans le temps ou dans l’espace. Les  «chartes de mobilier urbain», rédigées par de plus en plus de collectivités, devraient permettre de formuler une vision à long terme sur le sujet.

L’ensemble de ces évolutions déplacent les critères de la commande publique, avec l’accent mis sur des critères environnementaux et une personnalisation croissante des produits pour répondre aux attentes variées des collectivités locales. «Le nombre de produits disponibles a augmenté trois fois plus vite que notre chiffre d’affaires. Nous sortons près de 900 produits par an», témoigne Eric Lenoir, P-DG de SERI, entreprise familiale de fonte qui s’est élargie au mobilier urbain dans les années 1980. «Ce marché de plus en plus segmenté nous oblige aussi à une adaptation permanente, ce qui permet de mieux résister à la concurrence internationale», tempère-t-il. Une priorité également pour l’Unifa et son groupement «mobilier urbain» (voir focus).

Pour consulter l'intégralité des résultats de l'enquête, rendez-vous ici

SOURCE: http://www.lemoniteur.fr/133-amenagement/article/actualite/19044470-le-mobilier-urbain-un-outil-central-d-amenagement-des-villes