montage de meuble

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by louis leblond


Demeyère. L'as du meuble en kit veut sa 7e usine au Nord by lejournaldesentreprises.com

Publié par louis leblond sur 8 Janvier 2013, 21:17pm

À Bousbecque, la société Meubles Demeyère est en passe de racheter l'ancienne usine textile Beaulieu pour y créer, d'ici à 2012, un nouveau site industriel, son 7een France. À la clé: 150emplois et 40 à 45M€ investis par le groupe lillois centenaire qui veut doubler à 5ans son chiffre d'affaires, tiré par l'export.

Une demi-douzaine de sites industriels en France ne suffit plus aux Meubles Demeyère. «Ce qui nous manque aujourd'hui, c'est de la capacité», confie Bernard Demeyère, petit-fils du fondateur de l'enseigne centenaire depuis 2009. Une nouvelle usine de production va donc voir le jour. Il est prêt à lâcher 40 à 45M€. Et l'entrepreneur de calculer avoir investi plus de 300M€ ces trente dernières années. Pour son nouveau projet, Bernard Demeyère a retenu Bousbecque où il s'apprête à reprendre l'usine du groupe textile belge Beaulieu, fermée l'année dernière. Le terrain s'étend sur 150.000m² dont 30.000m² bâtis. «Tous nos sites ont une réserve foncière mais nous avons tendance à les spécialiser», explique le P-dg dans son vaste bureau-salon de Pérenchies, site axé sur le petit mobilier et les meubles encombrants, voués à être intégrés à la future usine.

10millions de meubles produits par an
Pour continuer à produire dans l'Hexagone, le groupe nordiste mise sur un process très industrialisé, la maîtrise de la chaîne logistique et les volumes: 7millions de meubles en 2008, près de 10millions cette année. Son rayon: le meuble en kit, d'entrée de gamme. Ses clients s'appellent Conforama, But, Alinéa, Castorama, La Redoute et même Ikea. Avec Bousbecque, la production quotidienne passera de 30.000 à 40.000meubles. Bernard Demeyère avoue qu'on lui fait «un pont d'or» dans certains pays de l'Est comme la Pologne. Jusqu'à présent, le P-dg résiste et espère être soutenu par les pouvoirs publics français.

476efortune made in France Chaque jour, Demeyère prouve que produire dans l'Hexagone reste possible. «Nous allons mettre en avant le plus possible le made in France», prévient l'héritier nordiste de 62ans, épaulé par deux frères. La famille est classée 476efortune du pays selon le magazine Challenges. Également dans l'affaire, son fils de 35ans est basé à Singapour. Présent en Asie depuis 33ans, Demeyère y complète sa gamme avec des produits locaux. Il achète, par exemple, les chaises assorties aux tables qu'il fabrique.

Croissance externe aussi Bernard Demeyère veut poursuivre également sa politique de croissance externe, en fonction des opportunités. Il y a 3ans, il a ainsi acquis la société Domoform, en liquidation à Nersac (Charente). Devenue FIMK, tout simplement pour Fabrication industrielle de meubles en kit, cette unité spécialisée en éléments de cuisine emploie 150personnes à ce jour. Au moment du rachat, Demeyère avait repris 85 des 130salariés du site, avec la promesse de retrouver le niveau initial sous 2ans. Pari relevé et même dépassé. La prochaine cible, vraisemblablement pour 2011, est identifiée selon Bernard Demeyère. Tout juste sait-on que le capitaine d'industrie s'intéresse aux innovations dans le montage de meubles. Dans son showroom de Pérenchies, certains bureaux n'ont déjà plus de chevilles ni de vis, encore moins de clous.

Devenir le nº2 européen Avec près d'un millier de salariés, Demeyère a déjà une certaine taille mais se prépare à changer de dimension. Bernard Demeyère veut devenir le nº2 européen de son secteur. Il est aujourd'hui dans le top5. Avec son futur site industriel, Demeyère espère atteindre le niveau de son principal concurrent danois, sur le marché spécifique du meuble d'entrée de gamme. Il s'appelle Tvilum: un groupement d'entreprises racheté par un fonds américain. Bernard Demeyère s'est fixé un objectif: doubler son chiffre d'affaires d'ici à 5ans. En 30ans, il a déjà été multiplié par vingt. Cette année, le roi du meuble en kit devrait terminer à 200M€, contre 190M€ en 2009. La moitié est réalisée à l'export, en Europe à 80%; le reste dans 90pays. C'est l'international qui tire l'activité de Demeyère dont la moitié des sites industriels sont des plateformes logistiques permettant «l'éclatement» des marchandises dans toute l'Europe. Son autre force.

«Tant que nous pourrons produire en France nous le ferons»



P-dg du groupe depuis 1981, succédant à son père, Bernard Demeyère détaille sa stratégie de développement.
Quelles sont vos ambitions à Bousbecque? Bousbecque est encore un projet. Nous sommes en négociation très avancée avec le propriétaire Beaulieu. Ce site est en bon état. Notre intention est d'y créer une unité de production supplémentaire spécialisée dans les grands meubles, comme les armoires. À Pérenchies, nous savons faire ces meubles, mais nous sommes quasiment en limite de capacité. Bousbecque est un gros risque. Nous mettrons en route un premier poste, pour 2012 dans le meilleur des cas, qui créera une cinquantaine d'emplois. Si l'objectif final est atteint, le site créera 150emplois en 3x8. C'est ce virage-là que l'entreprise est en train de prendre. Une nouvelle dimension...
Vous aviez fait une acquisition en 2007. La croissance externe est-elle encore d'actualité? Le virage que nous sommes en train d'amorcer se poursuivra avec d'autres acquisitions complémentaires. L'entreprise est encore concernée par une croissance externe, qui sera peut-être amenée à se concrétiser en France début 2011. Nous allons saisir des opportunités qui vont se présenter du fait de la crise.
Quelle est la recette de votre succès et continuer à produire en France? Nous n'avons jamais été aussi haut en France. Nous n'avons jamais tant produit. Il n'y a pas de recette miracle. Nous avons un process le plus industrialisé possible et notre coût ramené à l'unité est concurrentiel avec l'Asie. Tant que nous pourrons produire en France, nous le ferons. Mon objectif nº1 reste le prix assorti d'une qualité exigée par nos clients. Pour pénétrer des pays comme l'Allemagne, nous avons gravi des stades qualitatifs. Même si nos produits sont des produits de crise, nous continuons à exporter 50%. C'est l'export qui nous permettre d'assurer notre croissance. Avec Bousbecque, nous serons au niveau de notre principal concurrent danois, sur le marché d'entrée de gamme. L'Asie est un autre concurrent, mais nous y sommes depuis 33ans.

étapes


1909 Lucien Demeyère fonde la société spécialisée dans l'ébénisterie.
1956 Pierre Demeyère succède à son père. Création de Placonor.
1960 Demeyère se lance dans le kit.
1981 Bernard Demeyère succède à son père. Le CA doublera en 4ans, de 10 à 21M€.

1985 Implantation à Singapour.
1990 Création de l'usine de Lompret.
2007 Rachat du site de Nersac (16).

Meubles Demeyère

-Président du directoire: Bernard Demeyère. -Effectif: 920salariés dont 650 à Pérenchies (siège). -CA 2009: 190M€ dont 50% à l'export (20% dans 89pays hors UE). -6sites de production en France dont 3usines à Pérenchies et Lompret au Nord, Nersac en Charente; 3 entrepôts à Deûlémont et Santes. -511.000m² dont 182.000m² couverts; 25.000colis/jour et 750tonnes de produits fabriqués par jour. -Tél.: 03.20.08.51.70; www.demeyere.fr

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